Dans mon jogging quotidien dans la blogosphère, je suis tombé sur un billet de Martin Lessard sur son blog à propos de la schématique de Michel Cartier.
J'étais curieux de savoir comment la schématique "à la Michel Cartier" rejoignait la visualisation créative "à la Anuhi Lou". Le plus simple, pour confronter des points de vue, c'est de partir sur des faits, des cas concrets. J'ai donc fait aujourd’hui un exercice de visualisation sur un schéma de Michel Cartier, sur l'éventail des médias. Je vous laisse comparer le schéma initial et mon interprétation de l'éventail.
Pour moi, les deux approches sont complémentaires. Je perçois la schématique comme une évolution du texte : On passe d'une lecture séquentielle à une lecture globale, sur des faits objectifs. Dans la visualisation créative ( Je ne suis pas encore sûr du nom, j'appellerai bien ça visualisation holistique... ) j'introduis du sens, des archétypes, pour qu'en plus d'une compréhension logique, il y ait une adoption culturelle et induire les changements possible.
La grammaire de base du schéma est la représentation de liens logiques, la grammaire de base de la visualisation est le reengineering d'archétypes. Il en découle que les prérequis ne sont pas les mêmes. La schématique demande un esprit de logique et de synthèse, la visualisation impose une culture générale pour être efficace.
Petites explications des archétypes utilisés dans la visualisation des éventails des médias :
Déjà, j'imbrique broadcasting / narrowcasting / pointcasting dans une seule et même région globale, car ce sont des frontières logiques et non physiques. Elle est sous la ville, sous-jacente, structurante. Elle porte la ville.
- Broadcasting : En gris et est accessible à tout le monde, comme l'air. J'ai fait un patron à l'ancienne (office), pas connecté au broadcasting...
- Pointcasting : En rouge sang, car elle est de l'ordre de l'intime, du privé, relié au cœur, car individuel. Sous forme de neurone également, ce sont des liens organiques qui demandent une participation vivante.
- Narrowcasting : En orange, ce sont des zones restreintes, juste autour des utilisateurs, comme un halo. Elles peuvent être publiques (home), administrées (shop et stock) ou fermées (office... les intranets, bien sûr).
- Les cellules : Home, unité individuelle : Shop et Stock, horizontal, car en mode opératoire lié à la production et office, vertical, car en mode opératoire lié à la hiérarchie.
- Nuages : J'ai représenté également les médias "informels", "non-officiels" sous formes de nuages et de pluies : Ils sont le résultat de la fuite d'information, d'une soupape de surpression, jusqu'à une certaine accumulation et acquièrent assez de densité pour se précipiter. La pluie, parce qu'elle nous environne, fait partie des choses impossibles à éviter et qu'on ne peut réellement maîtriser.
- À propos des infos / rumeurs : C'est aussi bien du marketing viral que des légendes urbaines... J'ai d'ailleurs hésité, je voulais appeler ce nuage Web 2.0...
En conclusion, une visualisation permet d'inventer des usages et une schématisation d'inventer des fonctions. Je le vois donc comme une surcouche à la schématique. Qu'en pensez-vous Monsieur Cartier et Monsieur Lessard ?
Au sens strict, "visualisation" est associé à la mise en image de data, et "schématisation" est associé à la mise en image de concepts.
En parlant de "visualisation créative" (ou "holistique") je ne sais pas si on est train de créer un synonyme de "schématique" alors que le sens de votre billet est de suggérer qu'il puisse y avoir un dépassement ("surcouche") du concept de schéma.
Ma première intuition est que vous vous situez dans la shématisation, quand même. Et comparé à Michel Cartier, on pourrait peut-être dire que c'est de la schématisation créative. Votre style graphique et l'approche artistique le démontre. Mais est-ce significativement différent pour être complémentaires de l'approche schématique "à la Michel Cartier"?
Ma réponse serait non, car ce que vous appelez "archétypes" peut aussi être utilisé dans la schématique : il n'en tient qu'à l'artiste (ou au communicateur) de s'approprié des archétypes ou non.
Ce qui est significatif c'est si on mets en image des concepts ou des informations. Une carte, des graphes de stats, des images 3d des interconnections d'internet, des clusters, etc, sont des masses de datas en images. Ils indiquent visuellement une information.
La schématique, ou n'importe quel nom que l'on veut y donner, est la surcouche à la visualisation en ce sens qu'il mets en image des liens conceptuels.
La schématique, tout comme votre approche, cherche à communiquer des systèmes d'idées de façon simple visuellement. Et vous y réussissez très bien. Vous pouvez dire que vous communiquez mieux les concepts en utilisant les bonnes métaphores. Mais vous n'êtes pas essentiellement différent. Seul votre créativité vous différencie. Michel Cartier a peut-être le défaut de vouloir passer plus de texte...
Quand pensez-vous?
Rédigé par : Martin Lessard | 29 septembre 2006 à 02:27
Merci pour votre longue réponse... Je ne pouvais répondre simplement par texte à une problématique visuelle... Ma réponse : http://aveia.typepad.com/info/2006/09/schmatique_visu.html
Rédigé par : anuhi | 29 septembre 2006 à 20:00