Lors d’un déjeuné avec Benoît Drouillat, des designers interactifs, nous avons discuté de manière informelle de Second Life. Et de ce que j’en pensais comme application.
Pour résumer ma réponse, Second Life n’est pas innovant comme fin, mais comme moyen : c’est un moyen d’apprentissage de nouveaux usages liés à la réalité augmentée, comme les jeux de rôles peuvent être l’apprentissage d’une certaine réalité. Ludique, pédagogique, mais limité.
La gestion et la vie des avatars sont aujourd'hui confinées à l’interface de l’écran. Imaginons cette application avec des interfaces de réalité augmentée : Le temps des esprits est arrivé !
Premier exemple d'usage : Je suis dans un café, pas une personne de réel dans les lieux. mais en RA. plus une place disponible. La baleine à ma gauche bouche un peu mon point de vue... Je déplace le POI{Sel_sponsor} qui l’ancre dans le réel. Ça va mieux...
Second exemple d'usage : Je me demande ce que je vais manger ? J’écris sur un POI{Forum_public} ma question. Ce POI est juste une feuille de papier réelle. Je rédige ma question : «Suggestion de menu ?». Le message est un feu de Bengale pour tout le monde connecté en RA. les réponses ne tardent pas : Les suggestions du restaurant, évidemment, mais également des guides, des photos de plats, des commentaires de personnalités, les plats qui ont été commandés de cette table...
Aujourd’hui, nous ne sommes pas prêts encore à un usage civil d’une réalité augmentée. Car la pratique de ces interfaces reste à un niveau ludique, extérieur et n'est pas encore ancrée dans des usages culturels, réflexes.
De prime abord et dans un enthousiasme débordant, j’aurais donné simplement les définitions de temps suivantes pour démontrer pourquoi nous ne sommes pas encore tout à fait prêts :
- Si temps R. (temps du réel) = V. (temps du virtuel) ≠ R. (temps du réel),
- Alors temps RV. (temps de la réalité virtuelle) = V.=R.
- Et temps RA. (temps de la réalité augmentée) = [(RV. * RV.)*w.] / T.
Tout à fait indigeste non ?
Allons à la fin de l'histoire : le temps RA. induit trop d’informations et démultiplie trop de nouveaux archétypes aujourd’hui pour notre capacité à digérer et comprendre les implications d’interactions assimilables sans perte d’équilibre et de cohérence. Ce n'est plus une question de limite technique. (ARRGH !)
Évidemment, c’est un peu indigeste dit comme ça ! ... décortiquons avec force détails et pédagogie les trois temps. Donc, prochain billet : le temps du réel.
PS / Vous aurez reconnu, dans la photo d'introduction, la fameuse scène Ikea tiré du film "Fight Club" où E. Norton déambule dans son appartement-catalogue Ikea... Cette séquence va être culte à l'âge de la réalité augmentée. Comme Tron l'a été à son époque...
PPS / POI, signifie Point Of Interest. C'est du jargon des GPS... dans les exemples donnés, le POI n'est pas fixé à des coordonnées GPS mais à des supports objets de RA.
et en pratique ca donne ca non ?
http://yourenden.blogspot.com/2007/05/eye-of-judgment.html
Rédigé par : wluigi | 07 mai 2007 à 22:43
Bonjour,
Je connaissais ces démos de ce prochain jeu pour PS3. Très immersif et très efficace. C'est un peu ce que sont les films d'adaptations sont aux romans : Très visuel, forcément, mais du coup, l'imaginaire du lecteur travaille moins...
Au delà de mon avis personnel (ça m'empêche pas d'avoir hâte d'essayer ce truc !), c'est l'usage, encore une fois, qui en est fait : ça reste connecté à un écran, dans un endroit particulier.
Le temps de la réalité augmentée, si on doit faire une similitude d'un usage actuel, c'est la différence entre un téléphone fixe et un mobile : ça change tout. Pourtant, c'est la même fonction.
Donc, oui, ce jeu sur PS3 est une application de la réalité augmentée mais l'usage qui est en fait est encore celui d'un téléphone fixe ;-)
Il faudra attendre aussi des objets ayant un feedback autonome, un peu à la manière du natazbag, mais bon, voir bouger des oreilles, on peut pas dire que ça change notre réalité...
Peut-être connaissez-vous cette vidéo également ?
http://www.dailymotion.com/video/x1kza4_realite-augmentee-total-immersion
de cette entreprise :
http://www.t-immersion.com/video_gallery/main.asp?idf=a0
Rédigé par : Anuhi | 08 mai 2007 à 08:00
cette vidéo montre des utilisations possibles, mais ce jeux en est la (une des) première(s) applications grand publique, non?
Rédigé par : wluigi | 09 mai 2007 à 23:15
Oui et non. On se retrouve dans le même archétype qu'eyetoy de la PS2.Il y a effectivement en plus la dimension réseau.
Rédigé par : Anuhi | 10 mai 2007 à 07:24
L'enjeu est quand même bien plus important qu'eyetoy.. votre représentation virtuelle interagit avec du réel, et c'est ca qui change tout (ce n'est plus seulement de la capture d'image).
Les vidéos citées s'appuyent sur l'image pour retranscrire cette "augmentation" de la réalité, mais on peut voir beaucoup plus large : il en va de même pour le gps de votre voiture, qui obtiendra un itinaire bis si x milliers de personnes sont en passe de prendre la même route que vous... et encore, ce n'est qu'un "gentil" exemple..
Rédigé par : Camille | 15 décembre 2007 à 17:45
Absolument d'accord avec vous. C'est pour cela que je dis : "Donc, oui, ce jeu sur PS3 est une application de la réalité augmentée mais l'usage qui est en fait est encore celui d'un téléphone fixe ;-)"
En plus clair, l'eyetoy est aujourd'hui au même niveau que nos vieux téléphones analogiques fixe, en terme d'usage : primitif et un usage d'une seule dimension.
On voit aujourd'hui l'évolution de l'usage du téléphone avec les mobiles, les nouveaux usages et les nouveaux comportements que cela engendre.
On peut extrapoler de façon vertigineuse ce que sera "l'eyetoy" de demain : embarqué sur soi, individuel et invisible...
Rédigé par : Anuhi | 16 décembre 2007 à 09:34
Et pour les GPS, c'est la même histoire : les appareils GPS n'existeront plus individuellement. Deux tendances : les gps s'enrichissent fonctionnellement et se connectent ou les appareils communicants se dotent de fonctions de positionnement. Cela revient quasiment au même en terme d'usage.
Ce n'est pas tant le GPS qui est important. Mais la possibilité de se situer aux autres. Votre exemple en est une application.
Rédigé par : Anuhi | 16 décembre 2007 à 09:40